On peut traiter son employeur de "gros c*n" mais uniquement s'il est fautif !
Voici le contexte d’une affaire judiciaire récente 👇🏼
Un salarié occupe les fonctions de tourneur-fraiseur dans une usine depuis un peu plus d’un an.
Son employeur lui demande un jour de passer en horaires décalés pour faire face à un surcroît d’activité.
Le salarié refuse et la situation s’envenime, le salarié traitant tour à tour ses collègues de “grand dadais”, “bra*leurs” et son supérieur hiérarchique de “gros c*n” 🤬
Il indique même avoir de toute manière levé le pied au travail depuis près d’un mois.
Il est mis à pied puis licencié pour faute grave.
Il conteste son licenciement.
Face au caractère outrancier des termes employés par le salarié, on pourrait s’attendre à ce que la Justice valide aisément le licenciement.
Ce n’est pourtant pas le cas :
⚖️ La Cour d’appel de Lyon retient que les insultes ont eu lieu dans le contexte suivant :
1️⃣Le salarié avait accompli de nombreuses heures supplémentaires, sans bénéficier de la contrepartie obligatoire ;
2️⃣La demande de l’employeur d’effectuer les horaires décalés ne respectait pas le délai de prévenance en vigueur ;
3️⃣Elle entraînait également une violation des durées maximales de travail.
Le licenciement est donc invalidé par la Cour.
Ce qu’il faut en retenir 👇🏼
La faute d’un salarié, même importante, s’apprécie au regard des propres manquements de l’employeur.
💡 « Le contexte est plus fort que le concept ».
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Source : CA Lyon, 21-03-2025, n° 22/02424